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Juillet 1992

Vision pétrifiante Via de Gori,
subjuguée de vertige, empourprée de lumière,
la femme de Loth est celle
qui comprend et ne dit.
Une pesanteur subite la cloue à ses désirs,
plus rien n'existe que ce monstre d'essence inique,
promesse de torpeur et de salacité..

Et ce petit bout d'homme qui devait la combler,
cet homme de sa vie se voit soudain réduit
en un futile bipède n'inspirant que pitié.

***

Cet homme absorbé qui fuit sous son chapeau
attend en vain la tombée de la nuit.
Les manches entrelacées, il décompte le temps,
secondé de pigeons attentifs à ses doutes,
il suçote une pomme bleue en reniflant l'asphalte,
de son air de chien, il scrute d'obsolètes réverbères.
Il erre de rien,
dérisoire silhouette dans cette rue à chier.
Quelques clefs tournoient devant ses yeux d'enfants :
aucune ne pourra divertir son absence.

***

Subtil présent de rue,
veiné de vie, vibrant de marbre.
Précieux écrin ciselé de non-dits,
de passants trépassés tressautant d'ennui
qui offrent des reflets indécis,
des pluriels singuliers,
à tes regards épris.

***

Via dei Pilastri
la tombe se rapproche.
Armés de cannes aux pommeaux mous
miss Infortunée et sir Défait
s'inquiètent des fantômes
qui tapis les épient.
La route n'est plus très longue
pour flirter des mirages en filtrant des regrets.