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La roseur à rosée

m'envoler au creux de tes reins
sur un tapis désuet défait
jaillir dans ton satin
les souliers éclatés et le nez embusqué
sourire au pire des maux m'éclater en tessons
me tisonner de sueur le front offert au fleurs
soupirer gémir jouir te couvrir de rêves
en soudant tes cheveux de mille éclairs brouillés d'aubaines
hors d'haleine je cours entre tes doigts
en fraisant des framboises
en sussurant des coeurs
des désirs de tramway de Honfleur à Broadway
crucifier l'Atlantique
investir les pierres d'une mission divine
d'une perfusion d'idylle sous le vent
d'oiseaux de paradis
je vais corner les arbres pour en faire des feuilles
et m'y coucher au clair-obscur de ton sein
telle une ombre déportée
une poussière de lune
une semence d'ange
attendre ton éveil juste au coin de tes lèvres
tapi en goutte de rosée
prête à gonfler ses voiles
fragile mais fière
étourdie mais sereine
voilà tout est non-dit et sans fortune le silence s'impose
baignant de sa lumière le rose de ta peau