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Mariée-cage

je veux piller tes cendres
pour y puiser du tendre
et enduire tout mon corps
d'un onguent sans remords
qui plonge au coeur du mien
me laissant sans destin
à part cette morne mort
qui coule de port en port

dans ce marécage cousu d'or
d'où fleurent des saveurs incolores

je veux de ton cou descendre
et mes entrailles te rendre
tu les liras sans effort
un quelconque réconfort
de tes pieds à tes mains
sevrés d'un plaisir soudain
que ce désastreux sort
nous enlèvera bientôt à tort

dans ce marécage cousu d'or
d'où fleurent des saveurs incolores

je veux éclore en paix
et me baigner d'un soir surfait
en me coulant des noeuds
tout au fond de mes yeux
et me tordre de rire
en me tardant de frire
plus question que je nage
ma mariée est en cage

dans ce foutu marécage je dors
et croissent des douleurs inodores